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Les inondations de janvier 2018 à Châtillon sur Seine, comparées avec celles de 1910, une belle étude de Dominique Masson
Dominique Masson a réalisé une belle comparaison entre les inondations qui ont affecté la ville de Châtillon sur Seine ces derniers jours, et celles, si fameuses de 1910, avec de très belles photos actuelles et des cartes postales d de l'époque.
Merci à lui de me l'avoir envoyée pour que je la fasse paraître sur ce blog !
LES INONDATIONS à CHÂTILLON SUR SEINE en JANVIER 2018
Les crues de janvier 2018 n’ont rien de comparable avec celles de janvier 1910, mais elles sont cependant assez spectaculaires, et nombre de Châtillonnais ont profité du beau temps retrouvé pour une journée afin de déambuler dans les rues de la ville, devenues, malgré elles, piétonnes.
Figure 1 : la dea sequana, les pieds dans l’eau, place de la Ville du Puy ; 24/01/2018 (©D.M)
Figure 2 : la rue Ernest Humblot, devant le groupe scolaire Saint Vincent ; 24/01/2018 (©D.M)
Figure 3 et 4 : en haut, la résurgence de la Douix ; 23/01/2018 ; en bas, quand la Douix a un débit trop fort, l’eau s’écoule au travers de la cour d’une maison, rue de la Douix ; 24/01/2018 (©D.M)
Figure 4 : la place Marcel Pagnol et le local des pompiers inaccessible ; 24/01/2018 (©D.M)
Figure 5 : le sable emmené pour protéger le transformateur situé à l’angle de la mairie ; 24/01/2018 (©D.M)
Figure 6 : Désiré Nisard contemplant l’inondation, au jardin de la mairie ; 24/01/2018 (©D.M)
Figure 7 : boulevard Morizot, une barque pour rentrer chez soi ; 25/01/2018 (©D.M)
Figure 8 : boulevard Morizot, le Syndicat Intercommunal des Cours d’Eau du Châtillonnais, les pieds dans l’eau ; 25/01/2018 (©D.M)
« Les causes de l’inondation ? Dame ! C’est qu’il a beaucoup plu ». C’est ce que l’on trouve dans le livre de MM. Louis et Lagorgette sur les inondations de 1910. Châtillon a connu depuis toujours le phénomène des crues. On en trouve trace dans les archives aux XVIIe et XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, eurent lieu de grandes inondations, les 10 et 11 nivôse an X (31 décembre 1801 et 1er janvier 1802), du 4 au 7 mai 1836, où les eaux dépassèrent d’environ deux mètres le niveau ordinaire, et en 1866. Au XIXe siècle, la cause des crues fut imputée au rétrécissement de la Seine en ville et à l’insuffisance des deux ponts du centre ville, qui furent emportés ; l’ingénieur Belgrand écrivit : « je les ai reconstruits, mais je n’ai pu donner à celui de l’intérieur de la ville (le pont Saint-Martin ou des Halles) la largeur nécessaire, parce que le lit du fleuve en amont n’a pas 10 mètres de largeur et se trouve bordé de hautes maisons qui rejettent les crues dans un bras secondaire non moins encombré ». Au XXe siècle, lors des crues de 1910, la Seine fut à une hauteur de 3 mètres à l’échelle du pont des Grilles et certains firent le projet de creuser un canal (marqué A et B, en bas de la carte ci-dessous) afin d’éviter les inondations. Les dégâts se montèrent à 500.000 francs de pertes mobilières, 70.000 francs de pertes immobilières, sans compter les personnes au chômage. Une commission sanitaire fut nommée et des mesures spéciales furent prises pour assurer la désinfection des locaux qui avaient été envahis par les eaux. Et beaucoup se rappellent encore des crues de janvier 1955, où l’on passait sur des passerelles devant l’église Saint Nicolas. Celles de janvier 2018, même si elles semblent moins spectaculaires, resteront également dans les mémoires.
Figure 9 : plan des inondations de 1910 ; les inondations dans le Châtillonnais. A. Louis et Jean Lagorgette ; Châtillon, Massenet, 1910.
Grâce aux photographes et éditeurs de cartes postales châtillonnais, on peut essayer de comparer les photos prises lors des crues de 1910 avec celles prises aujourd’hui.
Figure 10 et 11 : le kiosque du jardin de la mairie (©D.M)
Figure 12 et 13 : le jardin de la mairie (©D.M)
Figure 14 et 15 : la mairie, la place de la Résistance et la rue Président Carnot (©D.M)
Figure 16 et 17 : pont entre le jardin de la Mairie et l’allée des Boulangers (©D.M)
Figure 18 et 19 : le Perthuis au Loup (©D.M)
Figure 20 et 21 : devant l’église Saint-Nicolas
Figures 22 et 23 : le moulin des Passes (moulin Lemoine) et la rue de Seine (©D.M)
Figures 24 et 25 : la rambarde du pont, rue des Ponts autrefois, rue maréchal de Lattre aujourd’hui (©D.M)
(Dominique Masson)
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Commentaires
8Lulu 21Mercredi 31 Janvier 2018 à 18:417bridgetMardi 30 Janvier 2018 à 18:056zoraSamedi 27 Janvier 2018 à 18:265magesSamedi 27 Janvier 2018 à 17:19photos pratiquement identiques avec celles de 1910 ,bonne idée de les avoir présenté comme cela
4jenrySamedi 27 Janvier 2018 à 12:02Quand Châtillon-sur-Seine devient Châtillon-sous -Seine...
Merci Dominique et Christal pour ces images
3H. GRUETSamedi 27 Janvier 2018 à 10:192NG 2152Samedi 27 Janvier 2018 à 08:45Merci Monsieur Masson.
Ces photographies comparatives permettent vraiment de bien se rendre compte de la montée des eaux de la Seine.
Merci Madame pour votre blog,
Cordialement
1Une voisineSamedi 27 Janvier 2018 à 08:16
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Merci pour ces images.
A ma derniére visite à Châtillon en septembre la Seine était à sec comme de plus en plus souvent, le débit de la Douix était faible, quel contraste!
Dans mes souvenirs d'enfance je n'ai pas connu l'eau dans les rues comme cette année.