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Le moulin de Baissey, en Haute-Marne...
Le dimanche 25 juin 2023, le moulin de Baissey (Haute Marne) situé dans le périmètre du Parc National des Forêts, a ouvert ses portes lors de la journée du Patrimoine et des moulins.
Ce moulin possède une roue à augets actionnée par la force hydraulique, ce qui en fait son originalité.
La visite du moulin a été faite par un guide que les Châtillonnais connaissent très bien *...
Il s'agit de Paul Houdart, qui est Président de l'Association du moulin de Baissey.
C'est son aïeul, Dominique Houdart, alors Maire de Baissey, qui avait racheté le moulin qui tombait presque en ruines, puis qui avait créé l'association des Amis du moulin de Baissey, destinée à restaurer ce patrimoine exceptionnel.
Au rez de chaussée du moulin le bruit du système de roues à engrenages est puissant...Il date du XIXème siècle.
L'indicateur de vitesse :
Paul Houdart nous entraîne tout d'abord à l'extérieur, vers la roue ...
La vanne régule l'eau de la Vingeanne qui arrive du bief.
Notre guide nous précise que le bief mesure un peu plus d'un km, il est légèrement en pente. Avec la sécheresse il est un peu ...enherbé, mais la quantité d'eau est suffisante pour faire tourner la roue.
Grâce à la vanne, l'eau de la Vingeanne est envoyée à la roue par le "coursier", sorte de rigole en bois. L'eau se déverse dans les augets et son poids entraîne le mécanisme.
Nous retournons à l'intérieur du moulin, et montons au premier étage.
Avant d'être moulu le blé devait-être passé dans un tamis à rotation pour enlever les impuretés.
Un autre système de nettoyage était le crible à pieds :
Le blé était ensuite brossé dans cette machine :
Paul Houdart nous explique ensuite comment les grains de blés sont moulus.
Le meunier versait le blé dans la trémie, sorte de réservoir en entonnoir, ce blé descendait peu à peu dans un auget, le "babillard" (sorte de pièce de bois qui produit un tic-tac) qui actionnait l'auget et le secouait.
Le blé descendait ensuite dans le trou central, appelé "oreillard", de la meule supérieure, pour être moulu.
Le meunier devait surveiller de très près ce travail, car si le blé n'arrivait pas en quantité suffisante, les meules pouvaient s'emballer, produire des étincelles et mettre le feu au moulin.
Un petit système de clochettes était mis en place pour réveiller le meunier qui dormait peut-être sur un sac de farine ! souvenons nous de la chansonnette "meunier, tu dors...
On remarque d'autres systèmes de mouture plus modernes... car le moulin de Bessey a évolué au cours des années....depuis 1791 où il fut acheté par la famille Noirot, qui le conserva jusqu'en 1931.
Ci-dessous une meule à cylindre :
L'ancienne roue en pierre est toujours là.
Elle se compose de deux parties : la meule dormante et la meule tournante, enfermées à l'intérieur d'une archure qui empêche la mouture de s'échapper
De temps à autre il fallait rhabiller la meule : les rainures, appelées éveillures étaient creusées à l'aide d'un marteau spécial.
Une ancienne meule gallo-romaine a été retrouvée près du moulin...
La farine peut être blutée plusieurs fois, devenir de la plus fine à la plus grosse, on la retrouve derrière cette série de guichets :
Au XIXème siècle, le moulin fut électrifié.
Une ancienne ampoule d'époque....
Les sacs étaient tirés à la main pour être déplacés.
Le meunier avait des aides, l'un d'entre eux a reproduit ici le dessin d'un journal humoristique , dessin précieux à conserver !
Le bureau du meunier se trouvait au 1er étage...
Remarquez nous dit notre guide, la pétoire qui se trouve à gauche du bureau : les loups étaient nombreux autrefois, il fallait s'en protéger.
Voici les portraits du meunier et de la meunière Noirot qui travaillèrent au moulin jusqu'en 1931.
Au rez de chaussée, l'association du moulin de Blessey a installé une bluterie qui sépare la farine et le son.
Au XVIIIème siècle on adopta le blutage pour obtenir des farines de différentes qualités.
La mouture est envoyée dans la bluterie, où un long tambour en soies blutantes tamise la farine.
Cette farine bio, type 55, est vendue dans la boutique du moulin.
Dans l'autre bac coule le son .
Un ancien meunier très intéressé par les explications de Paul Houdart....
Un grand merci à notre guide pour cette visite passionnante...qu'il a agrémentée avec beaucoup d'humour, d'histoires de loups !
Et la cerise sur le gâteau, ce fut le casse-croûte du meunier, en plein air, concocté par les membres de l'association du moulin de Baissey !
L'eau est très présente dans le village, en témoignent ces trois fontaines ....Il est vrai que nous sommes près de la source de la Vingeanne.
* voilà pourquoi les Châtillonnais connaissent très bien Paul Houdart :
Depuis ce temps, l'Archevêque Monseigneur Minnerath est parti à la retraite, et Paul Houdart est maintenant Vicaire Général de l'Archevêché, dirigé par Monseigneur Antoine Hérouard.
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Commentaires
Merci pour ce reportage avec photos.