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Le moulin Chevalier à Messanges
Dimanche 19 juin 2016 avait lieu la journée du patrimoine et des moulins.
La famille de mon mari a possédé un moulin à Saint-Marc sur Seine, durant des dizaines de générations. Hélas, ce moulin a fermé en 1972, mais le souvenir des machines est toujours présent dans notre esprit, aussi nous avons décidé le 19 juin, d'aller visiter un moulin-musée, situé près de Nuits Saint-Georges, sur la rivière le Meuzin, à Messanges.
Sur la façade, au-dessus de l'escalier, on découvre cette belle statue de saint Roch.
Ce moulin a été transformé en éco-musée par une association créée autour des descendants de l'ancien propriétaire, c'est d"ailleurs un de ces descendants, monsieur Bonnard, qui nous a fait visiter le moulin.
La création du moulin Chevalier remonte à 1256, lorsque nous l'avons visité il avait donc 760 ans...Mais depuis cette date il a connu plusieurs remaniements, ainsi, au niveau du matériel on est passé des meules de pierre aux cylindres, installés en 1950
Le rez-de-chaussée, c'est l'étage de mouture
La salle des meules :
La meule à blé :
La meule à farine d'orge (XVIIIème siècle):
Le boisseau à farine d'orge :
La commande de la turbine :
La fosse où se trouvait la turbine :
Le rouet de fosse :
L'engrenage de meule débrayable :
L'axe de transmission horizontal :
Une roue à augets a été reconstituée sur les plans de l'ancienne roue, par les élèves du lycée Saint-Joseph de Dijon :
Au premier étage :
L'axe de transmission horizontal et l'élévateur à godets :
La brosse à son, par un battage vigoureux séparait les enveloppes du grain :
La vis d'Archimède :
L'appareil de nettoyage, ou nettoyeur, point de départ du blé, est chargé d'enlever toutes les impuretés contenues dans la céréale (épierrage, aspiration,criblage, triage)
La bascule à poids :
Le diviseur (séparation son, semoule, gruaux), à droite le meunier !
Les sacs de jute imprimés au nom du moulin, bien pliés...
Le balai indispensable !!
Et la brouette à sacs non moins indispensable....
Au deuxième étage :
L'élévateur à godets qui permet une répartition mécanisée de la marchandise sur les différents étages et machines. :
Le treuil du monte sacs :
La bluterie centrifuge, dont les pales intérieures projettent la farine contre la toile du tamis :
La bluterie hexagonale qui pratique un tamisage plus doux :
La bluterie plane, appelée "plansichter", est un appareil d'utilisation récente ( du début du XXème siècle) dont le principe dérive du tamis à main :
Une pièce au premier étage, qui était celle du stockage des produits finis, abrite une petite exposition explicative sur le fonctionnement du moulin.
On y voit...la belle meunière !
En partant,un coup d'oeil au bief du moulin ...
Avant de partir il faut aller absolument admirer le calvaire original qui se situe à l'entrée du chemin qui mène au moulin.
Ce calvaire est en fer forgé , il surmonte un haut socle cylindrique en pierre. Ce monument d'une hauteur totale de 4,60 m, est entouré de cinq bornes tronconiques ornées chacune d'une étoile.
Sur le fût on lit "A la mémoire d'André Picard et de Marguerite Oudot, cette croix qui appartient au moulin Chevalier a été érigée le 3 mai 1864. Dieu soit loué."
Sur le haut du socle six étoiles, le soleil et une comète. Pourquoi une comète ? eh bien parce que le meunier, dans sa jeunesse avait vu la fameuse "comète de 1811", et il en avait été très impressionné.
Sous la gravure de la comète on lit le nom de sa première épouse, Marguerite Oudot. Auparavant c'était le nom de la seconde, Jeanne Parizot, qui était inscrit dans la pierre. Mais les héritiers, mécontents, l'ont effacé et remplacé par la première ...
A la base du socle on peut lire une inscription circulaire "Dans ce monde hélas on est exposé aux vents et aux frimas, à la pluie et au verglas".
Aphorisme commun qui justifie la prévision d'André Picard, en effet clui-ci avait déclaré "J'ai fait tourner pendant ma vie, je ferai tourner après ma mort".
En effet depuis 114 ans tous ceux qui s'approchent du calvaire font le tour pour déchiffrer l'inscription !
Sur le socle ont peut voir les phases de la lune.
La base du monument est constituée d'une meule d'huilerie
et entre le socle et la croix celui d'un vieil engrenage de roue de moulin
ce qui faisait dire à Picard "Je veux être placé comme le Christ entre les deux larrons"...Car à cette époque les meuniers et les huiliers qui prélevaient une certaine quantité de grain (toujours trop forte au dire du client) en paiement de leur travail, étaient réputés malhonnêtes Toutefois le bon larron était certainement le meunier !
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Commentaires
3jmbMardi 28 Juin 2016 à 08:42bonjour, Christal
Très beau reportage sur ce musée moulin, mais à quand un reportage sur le moulin Maurice encore en activité à Saint Marc?
il faut faire de la pub à ce dernier qui risque de s'arrêter bientôt!!
j-m b
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jmbJeudi 30 Juin 2016 à 10:02
Merci de ces précisions:je ne connaissais pas votre blog à l'époque de ce reportage!!!!
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Mardi 28 Juin 2016 à 09:11
Cher monsieur, j'ai fait un reportage sur le moulin Maurice, il y a fort longtemps, lorsqu'il était en pleine activité !! (Il ne fonctionne plus m'ont dit Philippe et Claire)
Voici le lien :
http://www.christaldesaintmarc.com/le-moulin-maurice-a-saint-marc-sur-seine-a738491
J'en ai fait un aussi sur le moulin de Beaunotte, arrêté depuis longtemps, et sur un moulin en reconstruction à Chaume les Baigneux, à voir dans la partie "Patrimoine du Châtillonnais" à gauche du blog
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bonjour.
Le dernier meunier (Georges Bonnard) était le frère de mon papa. Et son épouse Georgette était ma marraine. Je mettais des petites fleurs des champs au pied de la croix mais je ne connaissais pas son histoire.
J'y allais pendant mes vacances scolaires mais je ne me souviens pas de toute cette procédure de fabrication.
Votre reportage est très intéressant. Merci
Denise