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"La Victoire en chansons" proposée par Châtillon-Scènes, a fait la joie des spectateurs Châtillonnais, dimanche 25 novembre 2018
Plus de mille chansons ont circulé durant la Grande Guerre, des chansons populaires composées, adaptées et reprises en cœur pendant les quatre ans de conflit. Chansons patriotiques, chansons de réconfort, de désespoir, ou chants de révolte des mutins fusillés… D'autres chansons qui ont donné à voir et à entendre les mythes et les préoccupations de l'époque, de l'insouciance du début de la guerre des tranchées et la dénonciation des massacres inutiles avec en filigrane, cette victoire dont on a tant rêvé !
Rémi Fritsch, magnifiquement habillé en Poilu, est venu évoquer la tenue du soldat de la Grande Guerre : des couleurs initiales des pantalons et des casquettes couleur garance, bien trop visibles par l'ennemi, remplacés par la tenue bleu-horizon...
Il a détaillé l'usage des bandes molletières bien plus étanches à l'eau et à la boue que les bottes, des failles du premier casque Adrian ...
du masque à gaz...
de la baïonnette au bout du canon du fusil Lebel...
et du couteau...bien plus efficace que la baïonnette pour tuer l'ennemi....
Le "barda était bien lourd...
Et un petit air de clairon a annoncé le début du spectacle...
Le concert qui a suivi a été ponctué de lectures de lettres, de cartes postales, véritables remèdes à l'absence, un moment d'émotion pour les soldats.
Loin du front, à l'arrière, les nouvelles de soldats, censurées le plus souvent ont été attendues avec anxiété, avec soulagement.
Ces lettres, qui ont été lues par Edouard Bouyé, directeur des Archives départementales de la Côte d'Or, proviennent de la grande collecte effectuée depuis 2013 par les Archives départementales, mais aussi des messages du Pays Châtillonnais !
Le talentueux Trio Arpeggio qui a interprété les 14 chansons du spectacle est composé de
Thierry Juffard au violon :
de Claude Minot à l'accordéon :
et du baryton Romain Dayez :
La première partie du concert a débuté par la sonnerie "Aux Morts" exécutée par le Poilu Rémi Fritsch.
On en a tant rêvé...
Une mère en quête du corps de son fils (Madame Grappin, Grivesnes, Somme, 2-3 novembre 1919)
-De Reynaldo Hahn A nos morts ignorés (1915)
-D'Aristide Bruant : Au Bois-le-Prêtre (1915)
Voix cristallines à Baccarat (Mémoires d'André Bitot, Lorraine juin 1916)
-D'Albert Valsien : si tu veux Marguerite (1913)
--De Vincent Scotto : Les tourneuses d'obus (1916)
Ça sent la faim....(Ferdinand Georgel, fin octobre 1918)
-De Saint-Gilles et Leo Demars : Ce que diront les Poilus (1916)
Enfin la Victoire !
Rémi Fritsch a joué au clairon la fin des combats
...Et j'attends la fin , journal de Gabriel Degoix (d'Aignay le Duc) fin octobre 1918
-D'Adolphe Bérard : la valse "bleu horizon" (1916)
-D'Etienne Nicolas Méhul La victoire en chantant (1794)
Elles ont eu leurs petites importances (Harry Truman 11 novembre 1918)
-De Charles Borel-Clerc et Boyer : la Madelon de la Victoire (1919)
La Paix ou la Victoire ? (mémoires d'André Bitot 11 novembre 1918)
-De Charles Borel Clerc : Qui a gagné la guerre ?(1919)
-Georges Krier la Butte rouge (1923)
Et après ?
En goguette dans le Paris des Années folles (mémoires d'André Bitot, Paris 1919)
Et le Poilu peut enfin se reposer !!
-De G.Gabaroche : Amour toujours, extrait de Azor (1932)
-De Raoul Moretti : j'aime les femmes, extrait de Un soir de Réveillon (1932)
Le retour de la Belle Epoque ? (mémoires d'André Bitot, Paris 1919)
Claude Minot, en solo, a interprété :
-De Charles Leslie Johnson : Dill Pickles (1912)
Le trio Arpeggio a interprété la dernière chanson :
-D'Henri Christiné : C'est une gamine charmante , extrait de Phi-Phi (1918)
Après bien des applaudissements, le trio Arpeggio nous a fait le plaisir de revenir nous enchanter avec la célèbre, "Madelon", chantée en chœur par beaucoup de personnes du public, une chanson éternelle !
Pour le repos, le plaisir du militaire,
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
Aux vrais poilu c'est le nom du cabaret
La servante est jeune et gentille,
Légère comme un papillon.
Comme son vin son œil pétille,
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amourQuand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !Une bien belle façon pour nous tous de fêter la Victoire en chansons !
au récitant Edouard Bouyé , au trio Arpeggio et au superbe poilu Rémi Fritsch.
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