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"L'Europe de crise en crise de 1929 à 1939 jusqu'à la guerre", une conférence de Robert Fries (partie 3)
Troisième partie
En 18 mois Hitler est parvenu à concentrer entre ses mains l’essentiel du pouvoir selon les étapes suivantes :
Dès le 1er février 1933, Hitler obtient de Hindenburg la dissolution du Reichstag.
Un décret donne pleins pouvoirs au chancelier pour interdire toute réunion ou publication susceptible de troubler l’ordre public.
Cette disposition est largement utilisée contre le SPD (socialistes), le KDP (Communistes), mais également le Zentrum.
Les 27 et 28 février le Reichstag brûle [1].
Göring et Hitler présentent l’incendie comme le fait des communistes qui se prépareraient à s’insurger. C’est la thèse officielle [2].
Une ordonnance (Reichstagsbrandverordnung) suspend sine die les libertés garanties par la constitution de Weimar et met en place une répression sans merci à l’égard des communistes allemands.
Plusieurs dizaines de milliers d’opposants réels ou potentiels dont 4.000 membres du parti communiste sont arrêtés.
Le 5 mars, le Reichstag est élu.
Le NSDAP recueille 44% des voix et obtient 288 sièges au Reichstag sur 647 sièges.
Il n’a pas la majorité. Il a besoin du concours soit du Zentrum (conservateur catholique, 74 sièges) et/ou du Parti Populaire National Allemand (DNVP, conservateur représentant les grands industriels, 52 sièges).
Le 20 mars, à Potsdam, en présence du maréchal Hindenburg, Hitler annonce l’avènement du Troisième Reich qui durera 1000 ans.
Le 20 mars ouverture du premier camp de concentration à Dachau. Entre 1933 et 1939 150.000 à 200.000 citoyens seront placés en camps de concentration.
Le 23 mars, avec l’accord du Zentrum à qui on a promis un concordat avec le Vatican, le Reichstag vote la loi des pleins pouvoirs qui accorde des pouvoirs spéciaux à Hitler pendant 4 ans.
Seul le SPD vote contre. Le chancelier cumule le pouvoir législatif et exécutif.
Le 2 mai, les syndicats sont dissous et leurs biens saisis
Le 10 mai les mauvais livres sont brûlés sous la présidence de Goebbels
Le 5 juin 1933, le parti Zentrum s’auto-dissout après des menaces du NSDAP
Le 27 juin Hugenberg chef du parti DNVP [3] doit quitter son poste de ministre des finances et deux jours plus tard son parti est dissous.
Au cours de l’été 1933, le SPD est interdit.
Plusieurs de ses membres sont internés en camp de concentration.
Le 14 juillet, le NSDAP devient parti unique
En Novembre, Hitler fait plébisciter sa politique : 95% des électeurs approuvent le retrait de la SDN et 92% votent pour le NSDAP, parti unique
Le 30 janvier 1934, l’autonomie des Länder est supprimée. L’Allemagne est un Etat centralisé pour la première fois.
Le 29 juin et jours suivants, élimination des chefs de la SA et de quelques autres personnalités politiques. C’est la Nuit des Longs Couteaux [4].
Le 2 août 1934, mort du maréchal Hindenburg. Le même jour le Reichstag vote la fusion des fonctions de président et de chancelier. Hitler devient Führer et Reichskanzler.
Le 19 août 1934, nouveau plébiscite (89,93% de oui) approuvant les pouvoirs du Führer.
La voie est libre pour les toutes les folies de la politique raciale et des aventures militaires.
Les crises successives.
Les intentions du nouveau Chancelier d’Allemagne en matière de politique extérieure sont connues, tout au moins de ceux qui ont bien voulu se plonger dans la lecture indigeste de Mein Kampf paru en 1925.
Dans un premier temps effacer les humiliations du traité de Versailles (réparations, limitations de l’armée, démilitarisation de la rive gauche du Rhin)
Ensuite, regrouper de gré ou de force tous les pays habités par des populations germaniques (Autriche, Sudètes, Alsace).
Puis conquérir l’espace vital nécessaire à l’épanouissement de la race aryenne dont le peuple allemand est le plus pur représentant et cela aux dépends des peuples slaves et de la France.
Au demeurant, en arrivant au pouvoir, Hitler tient un discours pacifique.
C’est notamment le cas à Postdam le 21 mars 1933 où Hitler se pose en continuateur de la Prusse du Grand Frédéric.
C’est aussi ce qu’il déclare à André François-Poncet, le nouvel ambassadeur de France, le 8 avril.
: « Je répète que mon gouvernement est sincèrement et profondément pacifique. Nous sommes tous convaincus qu’une guerre, même victorieuse, coûterait en sacrifices de toute espèce, plus cher qu’elle saurait rapporter. Le problème pour l’Allemagne est de sortir du chômage et de la crise économique [5] ».
Dans cet esprit pacifique, Hitler accepte de participer à des conversations à quatre, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie proposées par Mussolini dans le but d’apporter une solution négociée à la révision des traités.
Ce « Pacte à quatre » destiné à maintenir la paix en Europe, pose le principe de la révision du traité de Versailles, mais tient à l’écart les nations moyennes.
Il marquerait un retour au « concert des puissances » instauré après le Congrès de Vienne en 1815 qui caractérise la diplomatie du XIXème siècle.
Cela ferait l’affaire de l’Allemagne et de l’Italie.
La France qui se place en protecteur des nouvelles nations, notamment la « Petite Entente » formée par la Roumanie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, n'en veut pas.
Le projet de pacte à quatre se solde par un accord entre les signataires qui institue « une politique de collaboration effective en vue de maintenir la paix ».
En d’autres termes, rien. Hitler joue poliment la montre avec de ses partenaires étrangers.
En Allemagne, il liquide ses adversaires et muselle toute tentative d’opposition.
18 mois après son arrivée au pouvoir dans des formes légales, il dispose d’un pouvoir absolu.
Les réparations.
Quand Hitler arrive au pouvoir le 30 janvier 1933, la question est pratiquement réglée.
En juin 1932, la Conférence de Lausanne prévoit que le solde à payer par l’Allemagne sera réduit à 3Md Marks.
Cette somme ne sera jamais payée. Chacun en était conscient dès avant l’avènement d’Hitler.
Celui-ci, devenu chancelier, considère le dossier clos.
Le réarmement et la militarisation de la rive gauche du Rhin.
Le retour à l’exercice complet de la souveraineté, c'est-à-dire la possibilité de disposer d’une armée [6] puissante et moderne ainsi que celle d’utiliser la rive gauche du Rhin à des fins militaires était objectif de la République de Weimar, bien avant l’arrivée de Hitler.
La Grande-Bretagne n’était pas défavorable ; la France, résolument opposée, notamment Doumergue.
Toutefois quelques politiques tels que Barthou, voire André François-Poncet, préféraient que ce réarmement soit encadré par un traité plutôt que laissé entièrement à l’initiative de dirigeants allemands faisant peu de cas des traités et des promesses.
L’approche multilatérale.
En février 1932 une conférence sur le désarmement est ouverte à Genève dans le cadre de la SDN [7] et avec la participation des Etats-Unis et de l’URSS.
Des propositions originales en provenance de la France [8] et des Etats-Unis [9] sont introduites.
L’Allemagne insiste pour obtenir l’égalité de traitement avec la France en matière d’effectifs et d’armement.
En décembre elle obtient gain de cause au niveau des principes, la mise en œuvre de cet accord devant faire l’objet de nouveaux travaux.
En mai, les Anglais proposent l’égalité des effectifs français et allemands sous réserve que les organisations paramilitaires SA et SS soient dissoutes et que cette dissolution soit constatée par des inspecteurs internationaux.
L’Allemagne, maintenant entre les mains de Hitler, refuse toute présence d’inspecteurs étrangers et quitte la conférence sur le désarmement puis la SDN (14 Octobre 1933).
Parallèlement à ces négociations, et dès avant l’arrivée au pouvoir de Hitler, un embrigadement de la jeunesse par la pratique de sports de combat (Wehrsport) était amorcé.
C’était une forme de préparation militaire déguisée.
Les négociations bilatérales.
L’approche multilatérale du désarmement ayant échoué, Hitler engage des négociations bilatérales avec la France, la Grande-Bretagne et la Pologne.
A la France, il propose de limiter les effectifs à 300.000 hommes recrutés par conscription.
La France refuse. C’est une décision du Président du Conseil, Gaston Doumergue .
Le ministre des Affaires Louis Barthou et l’ambassadeur André François-Poncet sont partisans d’un accord qui aurait le mérite d’établir une limite contractuelle au réarmement.
Avec la Grande-Bretagne, les négociations portent sur l’armée de l’air et la flotte. Elles conduiront à un accord de limitation de la flotte de guerre allemande en juin 1935.
Avec la Pologne pour montrer sa bonne volonté pacifique, Hitler signe en janvier 1934 un traité de non-agression et de consultation systématique.
Il s’agit aussi de rompre l’encerclement que la diplomatie française s’efforce de mettre en place.
Les mobiles polonais sont moins clairs.
Pour André François-Poncet, les Polonais sont ulcérés par le comportement des Français qui affirment ne pas vouloir mourir sur la Vistule.
Par ailleurs, Pilsudski...
se rend compte qu’un jour ou l’autre l’Allemagne se retournera contre la Russie.
Entre deux maux il faut choisir le moindre : l’Allemagne.
Au demeurant pour l’Allemagne, la Pologne est un « ami provisoire », selon une dame proche du Führer citée par François-Poncet [10].
Rétablissement de la conscription.
Pour faire face aux classes creuses du fait de la Première Guerre mondiale, la durée du service militaire en France est portée d’un an à deux ans.
La décision est prise par le ministère Flandin le 15 mars 1935.
Le lendemain, 16 mars Hitler rétablit la conscription, premier acte d’un réarmement massif et sans contraintes.
La Wehrmacht qui remplace l’ancienne Reichswehr comptera 36 divisions et sera dotée du matériel le plus complet et le plus moderne.
La France et la Grande-Bretagne réagissent mollement. Elles déclarent que la situation est grave et se rapprochent de l’Italie pour confirmer les dispositions de Locarno (garantie des frontières occidentales de l’Allemagne et respect du traité de Versailles).
C’est l’accord de Stresa (14 avril 1935) qui en fait n’apporte rien.
La Grande-Bretagne songe à l’accord naval [11] qu’elle négocie avec le Reich ; l’Italie souhaite troquer son soutien à la France contre une promesse d’assentiment de la France sur ses projets de conquête de l’Abyssinie [12].
La France est en train de se rapprocher de l’URSS [13] par un traité d’assistance mutuelle signé en mai 1935.
Cette initiative ne plait pas à Londres. Les anciens alliés suivent des voies divergentes. Le front de Stresa est rompu. Hitler le sait. Pour lui, la voie est libre.
Militarisation de la rive gauche du Rhin.
L’accord franco-russe est ratifié le 27 février 1936 par la Chambre des députés.
Hitler saisit ce prétexte pour annoncer qu’il estime caduc l’accord de Locarno concernant les frontières occidentales de l’Allemagne.
Le 8 mars 20.000 [14] soldats pénètrent dans la zone démilitarisée.
Du côté français, le commandement militaire se contente de rappeler les permissionnaires et de grouper quelque 50.000 hommes sur le Rhin.
A l’exception de Georges Mandel...
le conseil des ministres est hostile à une réaction armée.
Elle nécessiterait de procéder à une mobilisation générale, les forces allemandes ayant été surestimées.
Dans le contexte économique du moment [15], une mobilisation aurait un coût insupportable pour les finances du Pays.
De plus l’opinion demeure pacifique. La France ne s’estime pas en mesure de réagir seule ; le concours de la Grande-Bretagne est indispensable.
Or, la Grande-Bretagne avec Stanley Baldwin (1867-1944)...
à sa tête est empêtrée dans la succession de George V qui meurt le 20 janvier 1936 et l’abdication d’Edouard VIII (11 décembre 1936).
Pour beaucoup d’Anglais la remilitarisation de la rive gauche du Rhin est légitime.
L’Allemagne ne fait que « rentrer dans son propre jardin [16]».
La question sera confiée à la SDN où elle s’enlise.
Pour calmer les esprits, Hitler propose, le 1er avril, un pacte de non-agression de 25 ans ainsi que le retour du Reich à la SDN.
En même temps, il reste intraitable sur la militarisation de la rive gauche du Rhin et y fait construire la ligne Siegfried, semblable à la ligne Maginot. Il a gagné sur tous les plans.
Rattachement de la Sarre au Reich.
Le Traité de Versailles prévoyait qu’en 1935 la Sarre aurait à décider de son statut à la suite d’un referendum.
Trois possibilités : rattachement à la France, statu quo, rattachement à l’Allemagne.
En janvier 1935 le referendum se déroule dans des conditions démocratiques normales.
La France n’a rien fait pour éloigner la population sarroise du régime nazi et pourtant le statu quo ne manquait pas d’avantages.
En revanche 45000 nazis terrorisent la population avant et pendant l’élection.
90% des Sarrois votent pour le rattachement de la Sarre au Reich. C’est un grand succès pour Hitler.
[1]L’origine de l’incendie n’a jamais été élucidée
[2]Van der Lubbe est jugé en septembre 1933 à Leipzig, en même temps que ses supposés complices du parti communiste Vasil Tanev (futur président du Kominterm) et Georgi Dimitrov (futur Premier ministre de la Bulgarie communiste). Seul van der Lubbe sera condamné à mort et exécuté. Ce jugement montre que la thèse du parti nazi serait fausse. La question est encore sujet de débats.
[3]Le Deutschnationale Volkspartei est un parti conservateur et nationaliste, antisémite, élitiste (à la différence du NSDAP). Il s’auto-dissout le 29 juin 1933. Beaucoup de ses membres rejoignent le NSDAP.
[4]La Nuit des Longs Couteaux correspond aux assassinats perpétrés du 29 juin au 2 juillet 1934 par les SS aux dépends des chefs de la SA et de quelques autres adversaires d’Hitler.
En juin 1934 la SA peut être satisfaite de son travail. Par des violences, des assassinats et des intimidations elle a contribué de manière déterminante à faire du NSDAP le parti unique d’Allemagne et de Hitler le maitre du pays. Son chef Ernst Röhm passe le week-end du 29 juin avec ses collaborateurs à Bad Wiesse (50 km de Munich). Il a reçu peu avant des félicitations de Hitler. Mais la SA commence à gêner. Ses exactions nuisent à l’image du parti et effraient les milieux bourgeois. La Reichswehr lui est totalement hostile d’autant que Röhm souhaite intégrer ses milices à l’armée de métier afin de la contrôler. La partie la plus populiste de la SA, avec Gregor Strasser comme porte-parole, estime qu’après la révolution politique qui a mis le parti au pouvoir, doit venir une révolution « nationale socialiste » d’inspiration anticapitaliste. Cela ne plait guère aux milieux industriels dont Hitler a besoin. Himmler et Göring s’entendent pour faire croire à Hitler qu’un Putsch est en train de se préparer à l’instigation de Röhm. L’armée est prête à apporter son concours à la liquidation de la SA. Face à la perspective de nouveaux désordres, Hindenburg menace de confier le gouvernement à l’armée. Hitler passe à l’action et avec l’aide de la SS et le concours de l’armée lance une grande opération destinée à liquider les principaux chefs de la SA ainsi que nombre d’adversaires politiques, par exemple l’ex-chancelier Schleicher. 150 à 200 personnes sont liquidées.
Le 3 juillet, Hitler fait adopter une loi a effet rétroactif selon laquelle la purge réalisée les jours précédents était parfaitement légitime face au danger imminent de rébellion. L’armée applaudit à la purge et ce faisant se lie au parti nazi ; Hindenburg félicite le Chancelier ; le peuple a entendu Hitler qui annonce « chacun doit savoir que s’il lève la main contre l’Etat, son seul destin est la mort ». La presse étrangère est unanime pour condamner le crime.
[5]Cité par Serge Bernstein et Pierre Milza, Histoire de la France au XXème siècle. II 1930-1958. Tempus, 2018. p.212.
[6]Le traité de Versailles prévoit que les forces armées allemandes sont limitées à 100.000 hommes. Elles ne doivent disposer ni d’artillerie lourde, ni d’aviation, ni de tanks. En fait dès 1922 l’armée allemande procède à des essais de matériels en Russie (traité de Rapallo).
[7]Depuis 1926 l’Allemagne fait partie de la SDN. C’est une conséquence des accords de Locarno (octobre 1925) entre Stresemann, Briand et Austen Chamberlain
[8]La France propose que chaque Etat ne dispose que d’une armée réduite. En revanche la SDN serait dotée d’une armée puissante en mesure d’imposer par la force des mesures destinées à mettre fin à un conflit armé.
[9]Les USA (Président Hoover) proposent de limiter les armements de chaque Etat à des armes défensives. Encore faut-il définir ce que sont les armes défensives par rapport aux armes offensives.
[10]AndréFrançois-Poncet, Mémoires d’une ambassade à Berlin.
[11]Cet accord signé le 18 juin 1935 prévoit, en contradiction du traité de Versailles, que la marine de guerre du Reich peut atteindre 35% du tonnage de la flotte de guerre britannique. Le % s’élève à 45% pour les sous-marins. Cet accord traduit à la fois le souci d’apaisement de la classe politique britannique mais aussi l’attirance de nombre de politiciens conservateurs pour l’Allemagne. Churchill ne partage pas cette position.
[12]En décembre 1935,Pierre Laval, alors président du Conseil et le ministre anglais des Affaires étrangères Samuel Hoare préparent un partage de l’Abyssinie accordant à l’Italie la moitié du pays. A la suite d’une fuite dans la presse, cette perspective de partage fait l’objet d’un tollé général en France comme en Grande-Bretagne. Les deux pays font marche-arrière ce qui entraine Mussolini à se rapprocher un peu plus de Hitler.
[13]Dans le cadre d’un essai d’encerclement diplomatiquede l’Allemagne, un rapprochement avec l’URSS était recherché dès le début de la décennie par Herriot et poursuivi parPierre Laval. Des négociations se poursuivent en 1934 et conduisent à un accord signé le 2 mai 1935. C’est un accord d’assistance mutuelle en cas de reconnaissance d’une agression par le Conseil de la SDN. Le texte prévoit une aide et une assistance mutuelle mais ne contient pas de convention militaire. Le 16 mai, une alliance entre l’URSS et la Tchécoslovaquie est conclue. Laval a le sentiment d’avoir réussi sa mission.
[14]Les effectifs ayant pénétré dans la zone démilitarisée a fait l’objet d’estimation variées. Le chiffre de 19 bataillons est souvent avancé, chiffre compatible avec un effectif total de 20.000 hommes. Certains estiment que seuls 3.000 soldats ont été concernés, le reste venant des SA et des SS. En revanche le général Gamelin avait cité une armée de 300.000 hommes – il incluait les SA et SS – ce qui justifiait une mobilisation générale en France en cas de d’une réaction militaire à la remilitarisation. Aujourd’hui, les historiens sont unanimes : si les troupes françaises étaient entrées en Allemagne, Hitler aurait fait reculer ses propres soldats. L’histoire aurait pu être changée.
[15]Les caisses étaient vides. Le franc, encore accroché à l’or, particulièrement vulnérable. Dans ce cas, mobilisation veut dire emprunt international et chute du franc. Inacceptable pour un gouvernement de centre droit qui redoute les prochaines élections d’avril et mai 1936.
[16]Selon Philip Kerr, marquis de Lothian, un diplomate et homme de presse influent,« the Germans are walking into their own back garden”. Ce point de vue est partagé par Lloyd George qui pourtant avait négocié le traité de Versailles.
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