-
Initiation à la "Vannerie sauvage" par Gérard Bisiaux au Cabinet des Z'uns possible à Chamesson...
C'est dans la cour des Z'impossible que nous attendait samedi 18 juillet, une bien agréable démonstration de confection de vannerie sauvage, présentée par Gérard Bisiaux d'Etalente.
Gérard Bisiaux, autrefois professeur de technologie, s'est lancé dans la confection de vannerie à partir de produits naturels à l'état sauvage, comme elle se pratiquait autrefois dans nos campagnes.
Pas de rotin, pas d'osier, que des bois de plusieurs espèces sauvages que l'on découpe en éclisses.
En témoigne cette ancienne "charpègne" (je ne suis pas sûre de l'orthographe !) qui servait à distribuer la "pouture" au bétail, elle est très vieille cette claie, mais elle a tout de même tenu le coup malgré son usage intensif !
Gérard Bisiaux, en commentaire, me donne son intitulé exact, il s'agit d'une "charpaigne" ! merci à lui....
Quels bois peut-on utiliser pour confectionner cette vannerie sauvage sur arceaux ?
Gérard Bisiaux a une préférence pour la viorne qui se travaille très bien, mais il utilise également le noisetier, le cornouiller sanguin, le troène sauvage et la bourdaine.
Pour confectionner les arceaux de la vannerie, il faut utiliser son genou !
Pour faire un panier, plusieurs arceaux sont nécessaires.
Il conviendra de les attacher ensemble par un moyen provisoire, de la ficelle par exemple, la confection de la "clé" viendra plus tard lorsque les éclisses seront prêtes....
Le travail le plus délicat c'est la confection des éclisses qui permettront de "tisser" la vannerie.
Pour ce faire on utilise un couteau pour fendre la branche en plusieurs parties, certains utilisent un fendoir si la matière est très dure.
Dans une branche on peut faire trois éclisses dont on doit ensuite enlever la moelle en grattant la surface.
Pour le noisetier, très dur, il faut parfois être très énergique !
mais le travail se fait tout de même
Lorsque les éclisses sont prêtes, (ne pas trop attendre !) il faudra réaliser la "clé" qui permettra aux arceaux de tenir entre eux.
Puis viendra le tissage qui permettra de réaliser paniers, lanternes, mangeoires, nichoirs, corbeilles...
Voici de superbes réalisations , originales, authentiques...
Certaines vanneries peuvent allier différentes espèces d'éclisses : viorne , cornouiller sanguin, noisetier par exemple (ou troène, bourdaine...) qui donnent des résultats stupéfiants et magnifiques avec le mariage de leurs différents coloris....
On le voit sur certaines vanneries de la photo suivante
Et sur ce superbe porte-fleurs !
Pour terminer cette initiation à la vannerie sauvage, Gérard Bisiaux a rappelé l'importance de respecter la nature et l'environnement.
Par exemple prélever des branches (avec l'accord du propriétaire) sans altérer le reste de l'arbuste, jeter les débris au compost ou en nourrir sa cheminée...
Alors, lancez vous dans cette très ancienne technique qui a failli disparaître, mais qu'il faut préserver !!
Gérard Bisiaux propose des stages d'initiation chez lui à Etalente :
Consultez son site internet qui vous montrera toute l'étendue de son talent, qu'il est prêt à vous enseigner.
Je signale que l'on peut rencontrer Gérard Bisiaux sur les manifestations Châtillonnaises comme la fête de l'Automne à Leuglay, et l'on peut donc y acquérir ses originales et authentiques vanneries sauvages.
-
Commentaires
Bravo et merci. Voilà un reportage bien complet ! Je n'aurais pas fait mieux ... Concernant la "charpègne", je mettrais plutôt charpaigne (comme sur le site du CNRS https://videotheque.cnrs.fr/doc=503 qui propose une video "La charpaigne ou naissance d'une vannerie" tournée à Lignerolles en 1969)
Gérard Bisiaux Eclisse et Brindille