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"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel
C'est dans le beau cadre du Muséo-Parc d'Alesia, que s'est tenu, durant la matinée du samedi 9 novembre 2019, un très intéressant colloque intitulé "Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine"
L'après-midi, le colloque s'est poursuivi dans la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne qui contient un superbe patrimoine.
Gérard Stassinet, Président de l'Association Desnoyers-Blondel qui organisait le colloque, a présenté la journée très dense qui attendait les participants.
Michel Rouger, Directeur du Muséo-Parc Alésia a dit son plaisir d'accueillir le colloque dans son établissement.
Madame Amandine Monard, Maire d'Alise-Sainte-Reine et Patrick Molinoz, Conseiller régional et Président de la Communauté de Communesdu pays d'Alésia et de laSeine ont, ont été très intéressés par ce colloque qui met en valeur le patrimoine de l'Auxois.
Monsieur Claude Grapin, Conservateur Départemental du Patrimoine chargé du musée et du Muséo-Parc d'Alésia, a présenté une conférence intitulée :"Aux sources du pèlerinage de Sainte Reine"
Claude Grapin a tout d'abord rappelé l'histoire de Reine qui, gardant ses moutons au lieu-dit "Les trois ormeaux", fut convoitée par un soldat romain nommé Olibrius.
Refusant ses avances, car elle était chrétienne, elle fut faite prisonnière à Grignon, puis exécutée par décollation.
La tradition dit que sur le lieu de son supplice une source jaillit.
Lors de fouilles à Alise, en 1909, fut découvert un service en plomb constitué d'un ensemble comprenant un plat et trois coupes qu'on suppose utilisés pour la célébration de l'eucharistie.
Le plat porte un poisson en gravure (l’ichtus comme à Autun), et le nom de « Regina ». L'ensemble daté du IVème siècle ne met plus en doute l'existence de la jeune martyre.
Des graffiti ont été décelés sur les pièces de vaisselle, en particulier REGINA, qui pourrait désigner la martyre du lieu.
Un lieu de culte à la martyre fut découvert en 1909 et fouillé (photo du haut), en 1920 la fouille reprit (photo du bas).
Plusieurs sarcophages furent trouvés, dont un troué (en réalité c'était un trou de pillage).
Ces tombes étaient pauvres en mobilier, mais portaient des traces de chaînes rappelant les chaînes du martyr de sainte Reine.
Un culte à Reine s'intensifia sur le lieu de son martyre, on y constatait des miracles...
Mais les moines de l'abbaye de Flavigny, proche d'Alise, virent l'intérêt de ce culte pour leur abbaye .
Pour assurer le déplacement des reliques de Reine, ils prirent prétexte de l'incurie des gardiens du lieu de culte d'Alise...
L'abbaye de Flavigny avait été fondée en 719 par un fidèle de Charles Martel, elle abritait déjà les reliques de saint Prix et de saint Préjet.
Les moines décidèrent donc d'élever une crypte en rotonde destinée à recueillir les restes de Reine dans un reliquaire, ces reliques participant à un projet spirituel refondant l'abbaye..
Les reliques furent transférées d'Alise à Flavigny en 866 sous le règne de Charles le Chauve (qui fut pour beaucoup dans cette translation, car il avait nommé un de ses amis abbé de l'abbaye)
Voici le plan de la crypte, à nef centrale flanquée d'un déambulatoire qui se prolongeait à l'Est par un couloir donnant sur une rotonde du même genre que celle de l'Abbaye Saint-Germain d'Auxerre.
On peut toujours visiter la crypte de l'abbaye, certains ornements de piliers, nous dit Claude Grapin, proviendraient de l'ancien lieu de culte d'Alise.
L'abbaye de Flavigny étaient très importante....
La vie de la sainte fut racontée partout dans le monde chrétien.... mais l'abbaye de Flavigny fut peu à peu concurrencée par Vézelay et Autun
Au Moyen-Âge le culte à sainte Reine diminua.
Des ouvrages furent diffusés sur la vie de la sainte.
L'abbaye de Flavigny fut dévastée durant la guerre de cent ans, un procès verbal de 1481 indique qu'elle contenait des reliquaires vétustes.
Au XIIIème siècle, sainte Reine paraît absente, mais un retour du culte se fit sur l'initiative de Julien Clerget, natif des Granges sous Grignon. et qui était archidiacre de l'évêque d'Autun.
Il obtint de son évêque une vigne, à la place de laquelle il fit construire une chapelle à Alise, chapelle qui incluait la fontaine , dite miraculeuse.
Cette chapelle passa sous le contrôle des Cordeliers en 1644.
Claude Grapin fut très applaudi pour son brillant exposé.
(La suite de ce colloque les jours prochains)
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Commentaires
La question qui fâche :
L'oppidum des Mandubiens était il vraiment à Alise ou aurait il été plutôt à Alaise ?
Oup's !
Bonne journée quand même
Eulglod
Une seule phrase du texte de César le dit : Vercingétorix se réfugia sur l'oppidum d'Alésia au pays des Mandubiens. A Alaise, ce sont les SSéquanes !! Bonne lecture.
Ce n'était pas le thème du colloque !!